CHAPITRE XVI

 

 

La longue route du retour se déroulait, mile après mile, enchaînant les heures aux heures et les jours aux jours. L’hiver dont les rigueurs s’étaient jusqu’alors limitées à de brèves chutes de neige commença de se manifester par une alternance capricieuse de tempêtes de neige et de pluies torrentielles qui noyaient les routes et gonflaient les gués, au point que l’on ne pouvait les franchir sans danger. Il dut négocier tant d’obstacles qu’il lui fallut trois jours pour arriver à Leominster où il fut contraint de passer deux nuits au prieuré pour laisser le cheval de Hugh se reposer.

Ensuite, le voyage prit un tour plus facile mais guère plus joyeux, car la neige et le gel cédèrent la place à une pluie têtue, fine et persistante. Le quatrième jour, il parcourut la région de Lacy et de Mortimer, près de Ludlow, où il retrouva des contours familiers qui lui réjouirent les yeux. Mais le lien qui le ramenait chez lui se resserrait et tourmentait son cœur car l’assurance de retrouver une place dans le seul lieu où il connaîtrait la paix lui faisait cruellement défaut.

J’ai péché, se disait-il chaque nuit avant de s’endormir. J’ai délaissé la maison et l’ordre auxquels j’avais juré fidélité. J’ai désobéi à l’abbé à qui j’avais juré obéissance. Je suis parti n’écoutant que mon désir, et peu importe que ce désir eût pour seul objectif de délivrer mon fils ; c’est un péché de l’avoir préféré aux devoirs auxquels j’avais librement et joyeusement consenti. Et si c’était à refaire, ferais-je autrement ? Non, cent fois non, je ne pourrais qu’agir de même. Et ce serait encore pécher.

A des degrés divers, nous sommes tous pécheurs, méditait le frère. Reconnaître et accepter ce fardeau est bénéfique. Peut-être même nous est-il aussi demandé de le reconnaître et l’accepter sans nous complaire dans la honte ou le regret. Si nous découvrons que nous pouvons toujours dire : Oui, je ferai de même la prochaine fois, nous portons un jugement que les autres peuvent condamner. Mais comment savons-nous que Dieu le condamnera ? Ses jugements sont impénétrables. Que sera-t-il dit au dernier jour de Jovetta de Montors, qui prononça aussi son propre jugement lorsqu’elle tua pour venger son fils, faute d’un père vivant qui l’aurait déchargée de ce fardeau ? Elle aussi place la passion du cœur pour ses enfants avant la loi de ce pays et les commandements de l’Église. Aurait-elle également dit : « Je le referais » ? Oui, certainement. Si, malgré notre volonté de bien faire, nous ne pouvons regretter notre péché, s’agit-il réellement d’un péché ?

Ces mystères le dépassaient. Nuit après nuit, il se débattait jusqu’à ce que la lassitude l’amène au sommeil. Pour finir, il n’y a plus rien à faire qu’à exposer clairement ce que l’on a fait, sans honte ni regret, et dire : Me voici, tel que je suis. Maintenant, faites de moi ce que bon Vous semble. C’est votre droit. Le mien est de justifier mon action, et de payer le prix.

Chacun fait ce qu’il doit faire et assume les conséquences. En définitive, les choses sont simples.

 

Le cinquième jour de son voyage pénitentiel, il retrouva la région qui lui était chère et familière, entre les longues rangées de collines au sud et à l’ouest du comté. Tenté de faire une halte pour se reposer, il ne put cependant supporter l’idée de s’arrêter si près du but et poursuivit sa chevauchée dans l’obscurité. Lorsqu’il atteignit Saint-Gilles, il était minuit passé ; ses yeux accoutumés à l’obscurité distinguèrent les silhouettes bien connues de l’hôpital et de l’église qui se découpaient nettement sur le champ spacieux d’un ciel dégagé de nuages et guetté par le gel. Il n’avait pas idée de l’heure et seul régnait le silence profond de la nuit. Menacées par le froid, les créatures furtives du royaume des ténèbres avaient délaissé leurs activités nocturnes et regagné leurs pénates. La première enceinte s’étendait devant lui qu’il salua respectueusement en la longeant.

Qu’il ait ou non le droit de rester ici, les frères devaient, par simple charité, abriter le cheval de Hugh, qui n’en pouvait plus, et lui accorder le confort d’une stalle jusqu’à ce qu’il puisse repartir vers les écuries du château. Si les larges portes qui séparaient le foirail aux chevaux du cimetière n’avaient pas été fermées, Cadfael serait entré par cette voie dans l’enceinte pour gagner les écuries sans avoir à contourner le corps de garde mais il savait qu’elles seraient verrouillées. Peu importe, il allait suivre avec gratitude, pas à pas, comme on égrène un chapelet, le long mur de la clôture depuis l’angle du champ de foire, sans cesser de bénir la masse bien-aimée de l’église, chaleureuse dans la pâleur de la nuit hivernale.

L’intérieur était silencieux, le chœur plongé dans l’obscurité sinon il aurait pu percevoir la lumière réfléchie par les fenêtres supérieures. Ainsi matines et laudes étaient passées et seules brûlaient les lampes de l’autel. Les frères devaient être au lit et dormiraient jusqu’à l’aube, quand serait venue l’heure de prime. Fort bien ! Il aurait le temps de se préparer.

Le silence et l’obscurité de la loge l’abattirent étrangement, comme s’il n’y avait personne à l’intérieur, aucun moyen d’entrer, comme si non seulement les portes mais aussi l’église, l’ordre et la communauté qu’elles défendaient avaient été fortifiés contre lui. Tirer la cloche et briser la tranquillité de la clôture lui coûta un effort. Puis il dut attendre quelques minutes que le frère portier se lève, mais le frottement des sandales à l’intérieur et le grincement du verrou dans sa douille sonnèrent mélodieusement à son oreille.

Le guichet s’ouvrit largement et le frère portier se pencha, scrutant la nuit, curieux de voir quelle espèce de voyageur se permettait de sonner à cette heure. Ébouriffés par l’oreiller, ses cheveux se dressaient autour de sa tonsure, sa joue droite portait l’empreinte des plis du même oreiller et ses yeux clignotaient de sommeil. Familier, banal et bienveillant : un avant-goût de la fraternité chaleureuse de la maison, si toutefois le fugueur méritait d’y retrouver sa place.

— Vous voyagez tard, ami, dit le portier lorsqu’il distingua l’ombre d’un homme et celle d’un cheval dont le souffle se muait en buée dans l’air glacé.

— Ou très tôt, répondit Cadfael. Frère, me reconnaissez-vous ?

Est-ce le son de la voix qu’il reconnut ou la silhouette et l’habit lorsque sa vision s’éclaira ? Le portier s’exclama :

— Cadfael ? Est-ce bien vous ? Nous craignions de vous avoir perdu. Et brusquement vous voilà au seuil de la maison ! Nous ne vous attendions pas.

— Je sais, répondit Cadfael tristement. En ce qui me concerne, nous attendrons la décision du père abbé. Mais laissez-moi seulement entrer pour soigner cette malheureuse bête que j’ai épuisée. Elle appartient au château mais je dois la loger et la soigner ici pour la nuit ; elle rentrera chez elle demain, quel que soit mon sort personnel. Ne vous souciez de rien d’autre, je n’ai pas besoin de lit. Ouvrez-nous, laissez-moi la conduire et retournez à votre lit.

— L’idée ne m’a pas effleuré de vous laisser dehors, répondit sans détour le frère portier, mais il m’a fallu du temps pour me réveiller à cette heure, expliqua-t-il en introduisant sa clé dans la serrure de la porte principale dont il ouvrit un battant. Lorsque vous en aurez terminé avec le cheval, vous serez ici le bienvenu.

Le rouan fatigué s’avança précautionneusement sur les galets givrés où ses sabots éveillaient un son clair et délicat. La lourde porte se referma derrière eux et la clé tourna dans la serrure.

— Allez vous recoucher, frère, dit Cadfael. Il me faut un moment pour m’occuper de lui. Le reste peut attendre demain. J’ai quelques mots à dire à Dieu et à sainte Winifred qui me tiendront occupé à l’église le reste de la nuit… M’ont-ils biffé du registre comme un importun ? ne put-il s’empêcher d’ajouter.

— Non ! s’écria vigoureusement le portier. Jamais !

Mais les frères n’attendaient plus son retour. Depuis le temps que Hugh était revenu seul de Coventry, ses amis avaient dû faire leur deuil de Cadfael et ceux qui étaient moins proches de lui, voire indifférents à son égard, l’avaient radié de leur existence. Abandonné dans le jardin des simples, frère Winfrid avait dû se sentir trahi.

— Alors, ils sont très bienveillants, soupira Cadfael qui mena son cheval jusqu’aux écuries.

La chaleur y fleurait la paille et il prit son temps. C’était bon d’être là en compagnie du rouan qu’il avait nourri et choyé, et de sentir la présence satisfaite de ses voisins dans les autres stalles. Son cheval au moins trouvait ici un accueil amical. Cadfael le pansa et le lustra plus longtemps qu’il n’était nécessaire, sa tête appuyée contre l’épaule moirée. Il faillit s’endormir contre lui mais ne pouvait encore se le permettre. A regret, il s’éloigna du corps chaud et tonifiant de l’animal pour ressortir dans la nuit, traverser la cour vers les cloîtres jusqu’à la porte sud de l’église.

Au froid vif et intense de l’extérieur succéda le froid pesant et solennel de la pierre dans la nef, domaine de l’obscurité et du silence, image même de la mort, n’était le chatoiement rouge et doré de la lampe perpétuelle sur l’autel paroissial. Au-delà, dans le chœur, deux cierges brûlaient lentement. Dans la solitude de la nef, il contempla son âme. Pendant les offices nocturnes, il avait toujours l’impression de se dilater mystérieusement et d’emplir tous les recoins, toutes les lézardes de la voûte élancée que les lumières ne pouvaient atteindre, comme si l’âme se libérait des limites du corps, cette enveloppe d’un homme âgé, non, d’un vieil homme, sujette à tous les maux qui sont l’héritage de l’humanité. A présent, il n’avait pas le droit de monter la marche basse qui le mènerait dans le paradis monastique. Son humble place était ici, au milieu des laïcs, mais il n’en était pas fâché ; il avait connu parmi les plus humbles des esprits qui valaient ceux des archevêques et dont les exigences en matière d’honneur surpassaient celles des comtes. Seul le besoin de la paix et du service propres à la communauté le faisait souffrir comme une blessure mortelle.

Il s’allongea, le visage tourné vers le sol, près du sol, contre le sol. Ses cheveux trop longs effleuraient la marche basse qui menait au chœur, son front pesait contre le froid des carreaux, et les poils incongrus de sa tonsure négligée se hérissaient comme des épines. Il étendit les bras, s’agrippant aux bords inégaux du pavement comme les noyés se raccrochent à des fétus à la dérive. Il priait dans le désordre pour tous ceux qui se trouvent piégés entre la justice et l’expédient, entre le devoir et la conscience, entre les affections terrestres et l’abnégation céleste : pour Jovetta de Montors ; pour son fils, froidement assassiné en vue de faciliter un mauvais coup ; pour Robert le Bossu et tous ceux qui travaillaient pour la paix, submergés par des vagues de déception et de désespoir ; pour les jeunes qui ne savaient dans quelle direction se tourner ; pour les vieux qui avaient tout tenté et tout abandonné ; pour Olivier, Yves et leurs semblables qui, du haut de leur pureté hautaine et intransigeante, méprisaient les manœuvres des âmes plus retorses ; pour Cadfael, naguère frère de l’abbaye bénédictine Saint-Pierre-et-Saint-Paul, à Shrewsbury, qui avait fait ce qu’il devait faire et attendait maintenant d’en payer le prix.

Il ne dormit pas ; mais, un peu avant l’aube, une vision proche du rêve pénétra son esprit alerte et éveillé. On eût dit que le soleil, levé avant son heure, dispensait la chaleur d’une matinée de mai, fleurie d’aubépine, et qu’une jeune fille, belle comme la primevère et cheveux au vent, marchait pieds nus sur les prés et souriait. Il ne pouvait, ou ne voulait aller vers elle, vers son autel dans le chœur, sans avoir reçu l’absolution mais, un court instant, il eut l’exquise illusion qu’elle s’avançait vers lui. Son pied blanc était posé sur la marche, tout près de sa tête, elle s’inclinait pour l’effleurer de la main quand la cloche du dortoir qui annonçait prime sonna pour éveiller les frères.

 

Levé plus tôt que de coutume, l’abbé Radulphe précéda sa communauté dans l’église. A l’est, un soleil glacial venait de hisser son disque rouge sang au-dessus de l’horizon alors que des étoiles attardées à l’ouest piquetaient un ciel dont les nuances s’échelonnaient du gris tourterelle jusqu’au bleu-noir au zénith. Il entra par la porte sud et découvrit un homme vêtu en moine qui gisait immobile, les bras en croix, devant le chœur.

L’abbé hésita ; sombre et impassible, il regarda longuement l’homme prosterné avant de se diriger vers lui. Autour de la tonsure, les cheveux bruns avaient poussé au mépris de la bienséance. Ils devaient être plus gris, observa-t-il, que la dernière fois qu’il avait vu le visage, pour l’instant résolument caché.

— Vous, dit-il sur le ton du constat, sans que sa voix exprime l’acceptation ou le rejet. Vous êtes en retard, poursuivit l’abbé après un moment, les nouvelles vous ont devancé. Le monde ne cesse de changer.

Cadfael tourna la tête, sa joue contre la pierre :

— Père ! dit-il sans rien demander, sans rien promettre, sans rien regretter.

— Un voyageur vous a précédé de peu, dit Radulphe, qui a dû rencontrer moins mauvais temps que vous et pouvait changer de cheval à sa convenance. Hugh, également, m’a transmis les nouvelles qui arrivent au château. Le comte de Gloucester et son plus jeune fils sont réconciliés. Des soldats qui étaient en danger ont été épargnés. La paix demeure hors de portée mais, du moins, chaque bienfait semblable est un gage de grâce.

Il parlait d’une voix basse, mesurée, songeuse, et Cadfael n’avait pas relevé la tête pour voir son visage.

— Sur son lit de malade, poursuivit Radulphe, Philippe FitzRobert a fait serment de renoncer aux conflits des rois et des impératrices et il a pris la croix.

Cadfael respira profondément et se souvint. La voie que lui-même avait empruntée jadis quand il avait désespéré des princes. Pourtant, il estimait toujours que les princes de ce monde manipulaient et malmenaient la cause de la chrétienté, comme ils malmenaient celle de l’Angleterre. Le mieux que l’on pût désirer était l’ordre et la sérénité dans la clôture, où la bataille du ciel et de l’enfer se déroule sans effusion de sang, avec les armes de l’esprit et de l’âme.

— Cela suffit ! dit l’abbé Radulphe. A présent, levez-vous et entrez dans le chœur avec vos frères.

 



[1] Imad ed-Din Zenghi, mort en 1146. Émir turc de Mossoul, il enleva Édesse aux Francs en 1144. (N.d.T.)

[2] Le futur Henri II, époux d’Aliénor d’Aquitaine. (N.d.T.)

[3] En français dans le texte.

[4] Du latin sors-tis : tirage au sort de phrases dans la Bible pour les interpréter en vue de prédictions. (N.d.T.)

[5] Tees : petit fleuve qui naît dans la chaîne Pennine, se jette dans la mer du Nord à Middlesborough et sert de frontière nord au comté d’York. (N.d.T.)

Frère Cadfael fait pénitence
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